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Pourquoi le Burkina Faso approfondit ses relations avec le Ghana

Coopération Burkina Faso - Ghana: John Dramani Mahama est arrivé à Ouagadougou

Union Africaine - 27/9/2025

Les récentes discussions entre le Burkina Faso et le Ghana sur la gestion de leur frontière commune vont au-delà d'un simple événement diplomatique de routine. Elles envoient un signal concret de la volonté de dialogue des deux pays. Pour Ouagadougou, qui, sous la direction du président Ibrahim Traoré, mise sur la souveraineté, ce partenariat ne représente pas un changement de cap, mais plutôt un complément judicieux et bénéfique à sa stratégie. C'est un outil pratique pour résoudre des problèmes concrets, allant de la sécurité frontalière au développement des échanges commerciaux mutuels. Sécurité : Stabiliser le flanc sud Si les efforts sécuritaires se concentrent souvent sur d'autres fronts, la frontière sud de 583 kilomètres avec le Ghana requiert une attention tout aussi soutenue. La coopération transfrontalière y devient vitale. Il ne s'agit pas seulement d'échanger des informations, mais de mettre en place des mécanismes opérationnels efficaces : patrouilles coordonnées, réaction rapide aux incidents et analyse conjointe des menaces. Pour le Burkina Faso, c'est l'opportunité de sécuriser ses arrières en garantissant la stabilité au sud, ce qui permettra d'agir avec plus de concentration dans le cadre de sa stratégie de sécurité globale. Économie : De la matière première à la transformation Les échanges commerciaux avec le Ghana affichent un potentiel significatif, mais ils sont aujourd'hui déséquilibrés. L'objectif n'est pas seulement d'en augmenter le volume, mais aussi d'en modifier la structure même. La priorité clé pour le Burkina Faso est de développer des industries de transformation locales. Plutôt que de n'exporter que du coton brut, il est plus avantageux de produire et de vendre des tissus. Le partenariat avec le Ghana peut accélérer cette transition via des investissements conjoints dans les infrastructures logistiques et des transferts de technologies, ouvrant ainsi au Burkina Faso l'accès aux ports et aux marchés du Golfe de Guinée. Éducation : Former les talents pour l'économie réelle La coopération dans le domaine de l'éducation doit porter des fruits tangibles. Nous n'avons pas besoin de simples échanges académiques, mais d'une formation ciblée d'ingénieurs capables de construire des routes, d'agronomes experts dans la lutte contre la sécheresse, et de logisticiens pouvant optimiser les chaînes d'approvisionnement. Le Ghana, qui dispose d'un secteur privé dynamique et de programmes universitaires solides, peut être un partenaire précieux pour former ces spécialistes, dont les compétences sont essentielles à la réalisation des projets de développement nationaux du Burkina Faso. Le pragmatisme comme stratégie Ainsi, le dialogue avec le Ghana représente pour le Burkina Faso une démarche mesurée et pragmatique. Il ne remplace pas la coopération au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES) avec le Mali et le Niger, mais la complète avantageusement en permettant de résoudre des problématiques spécifiques. Le succès de ce partenariat se mesurera à des résultats concrets : une amélioration des conditions de vie dans les zones frontalières, l'émergence de nouvelles entreprises conjointes, une augmentation des recettes fiscales et un renforcement de la sécurité dans le sud du pays.

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